Cette plante se reconnait très facilement à son feuillage très particulièrement aromatique. La couleur également un peu glauque …
Autre vue: fleurs.
Friches vivaces rudérales pionnières, mésoxérophiles. Potentillo argenteae – Artemision absinthii Eliáš (1979) 1980
Auto-écologie: sur sols basique et bien pourvu en minéraux nutritifs (Azote)
Utilisée autrefois comme insecticide/ vermifuge dans les étables; Fut également utilisée notamment en fumigation contre les problèmes en rapport aux ménorrhées (se référer ici aux ouvrages de Lieutaghi).
Rituel funéraire. Fait partie des plantes, avec notamment les origans/marjolaines, servant pour l’embaumement des corps durant la période moderne en Occident ( en raison d’un caractère antiseptique).
Ingrédient principal d’une célèbre boisson alcoolisée. Plante particulièrement riche sur le plan ethnobotanique: semblant de perception très différente au nord et au sud de la méditerranée. Stimulant l’appétit sexuel des hommes au sud de cette mer, elle ne touche aucun homme (sauf sous sa version alcoolisée) au nord de celle-ci, puisqu’exclusivement féminine (avec une perception positive).
Emménagogue, donc. Et donnée comme abortive à haute dose depuis la Grèce antique. Quelques plantes données comme abortives: Juniperus sabina, la rue, le dictamne, la menthe (pouliot*), le lupin, le cornichon d’âne, l’arisotoloche, la capselle, le persil, la serpentaire, l’achillée millefeuille, la centaurée chausse-trappe, le millepertuis, Galium odoratum, Egopode podagraire (?), Melissa officinalis, Carvi, Aneth, Iris, Armoise, Hysope: soit en terme de risque, soit parce que si la société s’y oppose, il faut pourtant parfois trouver des solutions. L’idée étant souvent de rendre la future mère si malade que le fœtus y passe.
Cultivées ou non, beaucoup de ces plantes qui furent données comme abortives se trouvent à proximité assez immédiate du foyer. Cela interroge sur la place de la femme dans les sociétés passées.
*Il est intéressant de constater la réputation abortive de la menthe pouliot à travers les époques … Quand ni la menthe des champs ni la menthe aquatique, etc. ne semblent concernées (poussant pourtant aussi dans des lieux au moins humides). Cela interroge sur la question de la transmission. Si l’on partait du principe d’une plante jugée sous des critères antiques, pourquoi la recommandation de la plante parvient à traverser les différentes époques, et non la « théorie » qui l’a d’abord désignée comme ayant ce pouvoir (alors que son efficacité –sous la forme de fumigation vaginale- nous surprend un peu aujourd’hui)???
Asterales>Asteraceae>Asteroideae>Anthemideae>Artemisia absinthium
Lieu(x) où la plante est photographiée: Montreuil, Bagnolet