Ce site comprend quelques fiches pointées vers les enfants. Beaucoup de celles-ci sont en fait difficiles. Et ne diffèrent pas particulièrement des autres fiches sous cet angle. Ces fiches ont été choisies en raison de la plus grande facilité à reconnaitre les plantes concernées.
Il s’agit simplement de proposer des questions ou des occasions de montrer quelque chose à des enfants. J’ai bien conscience que dans mon milieu d’origine, il y a souvent un globe terrestre, un ou plusieurs atlas et pas seulement un planisphère à la maison, par exemple … Et que surtout ce n’est pas le cas partout. Quelques fiches montrent des cartes.
Tout cela ne fait pas tellement d’importance.
L’important pour n’importe laquelle des fiches, c’est lorsqu’il y a des photos. Cela permet de montrer déjà. Beaucoup de photos sont en très gros plans. J’essaye au fil du temps d’ajouter des photos qui montrent les plantes concernées telles qu’on les voit quand on les croises.
Le contenu de ce site correspond donc à la culture autorisée. Celle qu’on apprend à l’école, par exemple. Il s’agit de représentations des choses. Il peut sembler que pour certains enseignants (ou pour certains journalistes ou encore …) parfois, leurs propres représentations des choses, du monde ou de la vérité n’auraient pas à être interrogées. Elle le sont pourtant de fait d’une société qui évolue, des connaissances dans leurs évolutions.
Le premier point qu’il faut bien prendre en compte, c’est que certaines fiches sont difficiles. Dans certains cas … Les fiches d’espèces où il y a une difficulté répertoriée, il ne m’est pas possible de faire une présentation progressive. Dans les autres cas. J’ai essayé de faire en sorte qu’on puisse repérer l’espèce par ses grands traits, et de donner des précisions parfois importantes mais à prendre comme par la suite.
Lire une de ces fiches, c’est admettre que face à une plante, là où on n’a pas les indices pour savoir si il s’agit de telle ou telle espèce, on se contente du niveau supérieur : le genre, par exemple. Çà va être facilement le cas avec la Marguerite (dont a souvent la flemme d’aller vérifier l’indice qui différencie les Marguerites entre elles).
Il y a beaucoup de représentations du monde. On peut alors admettre plusieurs systèmes de classement du vivant. Ce n’est pas important en soi. Ce qui compte, c’est que çà marche. La plupart des adultes maîtrisent imparfaitement la classification dans les systèmes des sciences dites de la nature.
Les plantes sont nommées et classées pour des raisons particulières, et assez précises à vrai dire.
Le classement auquel elles répondent fait l’objet de concepts. Il permet la réflexion. C’est là où même un prof de SVT peut se trouver être un peu faible, parce que lui ce qui l’a touché, c’était autre chose … Admettons les maths ou sciences physiques. Mais dans un premier temps, tout cela : cela ne fait aucune importance. Réellement aucune sorte d’importance. Comprendre la famille des pâquerettes et la famille du fenouil et de l’aneth, c’est déjà bien avancer dans la direction qui se trouve être indiquée.
La classification des plantes est d’ailleurs presque un empilement de classifications. Un empilement toutefois délicat et harmonieux. Fait à pattes de chats. Il s’empile à la classification classique prenant en compte les caractéristiques morphologiques, notamment les données génétiques.
Ce qu’il faut admettre dans un premier temps, c’est que bien ranger permet de bien retrouver.
Et qu’il y a mille manières de ranger.
Le système classificatoire des plantes chez les autochtones Matsigenka des Andes péruviennes, en Amazonie donc, est parfaitement viable à une échelle dépassant leurs territoires. Ce système donne une plus grande importance que chez nous à l’odeur et à la saveur. Il inclut beaucoup aussi de caractéristiques morphologiques : mais sont-ce les mêmes ? Quoiqu’il en soit l’apprentissage des différentes plantes se fait là bas sur le terrain uniquement. On montre du doigt et on nomme.
On peut faire pareillement ici, au niveau du genre, et de plusieurs espèces. Dans la famille des astéracées (Asteraceae), beaucoup de plantes demandent un regard affûté. Ici, il y a une question de moyens aussi. Il se vend des petites loupes X30 et pourvu qu’on arrive à les utiliser correctement, et qu’elle soient de facture correcte … Cela sera utile dans la grande plupart des cas je crois (je crois car je suis devenu particulièrement indoué avec cette loupe.)
Rarement, des plantes demandent des loupes un peu plus puissantes, et plus rarement encore, on a besoin d’un petit microscope. Lorsque de tels investissements sont nécessaires, est-ce vraiment important de savoir avec précision si il s’agit de telle ou de telle plante.
Il y a aussi chez nous assez souvent une phase de vérification ou d’approfondissement de l’identification de la plante. Sur photo par exemple (mais il faut l’objectif qui va bien), on va se référer à un guide ou à un guide souvent un peu plus précis qu’on appelle une flore. Mais on est là sur un « jeu » d’adultes ou d’adolescent un peu féru.
Je donne une grande importance à l’habitat des plantes. Je dois dire quelque chose. Malheureusement, en ville, les plantes représentatives de tels ou tels habitats poussent là où elles peuvent, et distinguer l’habitat est plutôt impossible, ou alors très difficile. Les pelouses où l’on voit des pâquerettes correspondent cependant à un habitat. Mais un habitat qui ne raconte pas grand-chose d’autres que ce que l’on voit déjà.
L’habitat des plantes permet de repérer l’interaction qu’il y a entre 3 grandes influences. Celle de la roche sur laquelle repose le sol et la nature du sol (géologie et pédologie), celle du climat (sur ce site, il s’agit du climat Atlantique et Atlantique dégradé, sauf quelques plantes méditerranéennes). La troisième influence étant celle des humains. Un champ est un champ parce qu’on le laboure et qu’on le cultive. Une prairie de fauche (une prairie d’herbage destinée à faire du foin), l’est pour cette raison, une prairie où l’on met les bêtes l’est pour cette raison. Si l’on arrête ces interventions, d’autres plantes apparaîtront. Puis il y aura des fourrés, et enfin des arbres : cela fera un bois.
On va comprendre qu’il y a une interaction avec les disciplines qui s’occupent du passé. La paléontologie, c’est comme l’archéologie mais au lieu de s’intéresser aux humains, cela va s’intéresser aux animaux ou aux plantes par exemple. Les paléontologues peuvent repérer dans le passé ce qu’on fait les humains à leurs environnements.
Je veux revenir aux représentations. Celles ci sont un peu situées en termes de classes sociales. Dans mon milieu d’origine on peut voyager. Là où j’habite maintenant … Mes voisins. Eh bien les départs en vacances sont peut-être plus rares. Par contre, lorsque l’on voyage. Il peut y avoir dans certains cas une destination familiale. C’est un voyage souvent transcontinental.
Moi j’ai eu la chance d’aller au Sénégal. J’aimerai souvent y aller. Glisser vers l’Afrique subsaharienne, c’est surtout l’occasion d’indiquer deux ou trois petites choses. Les lions ou les girafes, les hippopotames on ne les laissent pas traîner n’importe où. J’ai lu récemment dans un livre de Julien Vittores, le témoignage d’une professeure des écoles qui semblait en butte à faire passer son message sur les animaux auprès d’enfants apparemment issus (depuis combien de générations?) d’Afrique subsaharienne, et se demandant si les grandes bêtes … Euh … Alors, non … Kessel, il chassait dans un parc naturel, ou un milieu protégé en tous cas et en fait. On trouve en fait des lions exactement dans le même type d’endroits où l’on trouve des ours chez nous. En plus on a des loups (généralement plus situés dans les parcs naturels mais en vérité, en ce qui les concerne, il ne vont pas se poser ce genre de questions. Leurs territoires étant gigantesques). Et puis on a des sangliers, et des sangliers, il y en a partout. Pas franchement le genre de bestioles que j’ai envie de contrarier. Du côté de l’Ethiopie. Il y a effectivement des Hyènes qui peuvent traîner un peu partout. Mais pas franchement leurs genres de tenter le coup contre nous. Elles sont appréciées des humains. C’est vrai que c’est assez rigolo.
Alors comment est la nature au Sénégal, par exemple. Voilà une question utile. Vraiment je ne le dis pas au hasard. La plupart des sénégalais vivent en ville. Et il ne sauront pas toujours tous répondre avec beaucoup de précisions à çà. Eh bien la nature au Sénégal est secondaire : des champs et des herbages, pour l’essentiel. Quelques haies et c’est vrai des boisements. Dans le sud et aux confins oriental de ce pays (là où il y a un peu de montagnes) il y a plus de boisements. Tout cela appartient ou dépend du biome de la Savane.
Or il y a une petite chose intéressante. La savane c’est des arbres dont les sommets ne se touchent pas. En bas des arbres, il y a des herbes. Les sommets des arbres ne se touchent pas car il n’y a pas assez d’eau. Même quand il y a 500 mm de plus de pluies qu’à Paris, Brest ou Nice. Car il fait un petit peu plus chaud. Et l’eau s’évapore plus vite. Le milieu est donc partiellement ouvert. Voilà pour son descriptif. Maintenant, on dirait bien que cela fait partie des milieux possibles pour le début ou l’apparition des humains et de leurs cousins disparus. C’est pour cela que c’est quand même un petit truc.
Si vous êtes en contact avec des petits choux, merci d’éviter l’adultisme. Et dites vous que si vous ne parvenez pas à faire passer un message, et que votre intuition vous guide vers un contexte socio-culturel en tous cas peut-être un peu grossier … Peut-être qu’il y a une erreur … L’enfant que vous pourriez participer à brimer malgré vous en sait sans doute beaucoup plus long qu’il ne le montre, en sait par ailleurs beaucoup plus long que vous dans des domaines qui ne vous sont peut-être pas familiers (ainsi, si réellement le contexte culturel, si réellement les voyages familiaux, alors peut-être la question des structures familiales … Eh oui ! Un truc aussi balaise, par exemple).
N’oubliez pas que parmi les enfants d’aujourd’hui, il y a de futurs chefs d’État, de futurs citoyens qui avec ou sans votre aide de départ, sauront in fine poser des exigences et des propositions. Notre avenir au quotidien est entre leurs mains.