Plus ou moins environ 5 (tout de même) endroits/colonies* de Reynoutria japonica trouvées au Parc des Beaumonts. C’est subtil. La première particularité, non complètement évidente, lorsqu’on les rencontres si tôt dans la saison: c’est la densité particulière de la colonie. Cela vis à vis de la Renouée de Bohème. Cette dernière étant bien plus dynamique mais ne posant a priori pas de problème.
La Renouée du Japon est une espèce invasive. Cela entend qu’elle abîme beaucoup les milieux où elle s’installe. Grande, rapide. Aussi bien en milieu aérien que souterrain. Un programme de gestion des grandes Renouées est actuellement en cours dans ce parc (merci de ne surtout pas intervenir).
Distinction sur la feuille:
Sur la première photo, on voit que la feuille est tronquée à la base. Très légèrement lobée, des Renouées de Bohème sont parfois susceptibles de présenter de pareilles feuilles. En principe, tout de même un peu plus lobées.
Ou pour le dire autrement, lobes sans doute à peu près maximaux chez Reynoutria japonica:
Les feuilles tronquées sont un indice fort pour désigner Reynoutria japonica.
La Renouée du japon est globalement glabre sous les feuilles (lisse à fortement papilleuse au toucher):
Elle présente tout au plus des sortes de grosses papilles arrondies:
Noter que la glabreté et les « papilles » sont observées avec un objectif macro. Une optique est nécessaire.
Distinction sur la fleur:
Les fleurs des 3 grandes renouées diffèrent:
- La Renouée de Sakhaline se distingue rapidement par des fleurs de couleurs crème et non blanches, verdâtres à l’épanouissement. La grappe florale est inférieure à la moitié de la feuille correspondante.
- La Renouée de Bohème présente des fleurs blanches, blanchâtres à l’épanouissement. La grappe florale, variable en taille, est souvent supérieure à la moitié de la feuille correspondante.
- La Renouée du japon présente des fleurs blanches à l’épanouissement, la grappe florale est supérieure à la moitié de la feuille correspondante.
Caryophyllales>Polygonaceae>Reynoutria japonica
EEE. De suppression délicate. Ne jamais intervenir de manière improvisée.
Si l’on pense à la grande fougère (mauvaise herbe autrefois redoutée en raison de sa capacité à acidifier le sol), on sait que l’abandon de culture la favorise. On sait en outre qu’elle apparait sur des zones étrepées, ou pendant une durée peu significative des zones brûlées. Sur des zones ou une importante perturbation a donc eue lieu. La question peut aussi être de savoir pourquoi cette grande Renouée apparaît comme déjà aussi dinguement contente. Je conserve pour ma part, l’idée d’un surcroit hydro-nitrique comme favorable à l’apparition et au développement de cette grande Renouée. Je lis en plus, et peut-être plus souvent, son apparition dans des milieux perturbés.
La plante semble avoir été introduite en 1939 en France, et un peu plus tôt en Europe. Le problème a été noté à la toute fin des années 1960. Cette plante est notée comme très fortement concurrentielle tant pour la lumière que pour l’eau et les nutriments vis à vis des autres plantes.
Sa suppression totale ne semble pas espérée.
Plante eutrophile.
Friches et lisières vivaces médio-européennes, eutrophiles, mésohydriques à mésohygrophiles. Glechomo hederaceae – Urticetea dioicae (Passarge 1967) Julve 2003 nom. nov. hoc loco