Anthylis vulneraria est ici présenté en cf. polyphylla.
On utilise cf. (comme « se référer à la description de la plante ») lorsqu’il subsiste un doute sur l’identification. Par ailleurs, il est possible comme le fait Jauzein de remonter à l’espèce (soit inscrire: Anthylis vulneraria). Les botanistes de Flora Gallica ont pour leurs parts choisis de présenter Anthyllis vulneraria subsp. vulneraria en incluant plusieurs sous-espèces. J’ai pour une fois trouvé cette dernière position potentiellement un tout petit peu synthétique. Les raisons des diverses difficultés concernant cette plante sont indiquées dans la partie « Origine et Taxonomie ».
L’espèce présente un capitule de fleurs jaunes, parfois rouges ou panachés de rouge/rose selon les sous-espèces, et dont les bractées sont très poilues.

Remarquer dans un premier temps que le segment terminal des feuilles et nettement plus grand que les segments latéraux, et que les fleurs sont jaunes.

Origine et taxonomie
La taxonomie des différentes sous-espèces est susceptible d’être délicate du fait d’un important brassage génétique entre des sous-espèces d’Anthylis vulneraria. Le rang de sous-espèce apparait soit faible, soit trop indistinct dans de nombreux cas. Cependant que sur l’ensemble des sous-espèces concernées, certaines se distinguent très nettement.
Dans cette partie toutes les sous-espèces sont considérées comme valides. Ne sont pas traitées les orophytes.
- Anthylis vulneraria subsp. vulneraria possède des feuilles dont la foliole terminale est en moyenne à peine plus grande que les folioles latérales (indiquée plus grande dans Flora Gallica). La pointe de son calice présente une teinte rouge-rosé. Sa pilosité est appliquée. Cette sous-espèce est du littoral du NO de la France. Elle présente des variétés.
- La subsp vulneraria var. vulneraria présente de tout petits rameaux, plus petits que les feuilles axillaires. A fleurs jaunes.
- La subsp. vulneraria var. langei présente des rameaux plus grands. A fleur jaunes ou poupré-rosé.
- Anthyllis vulneraria subsp. iberica semble proche de la var. langei, de par ses rameaux. Mais plante petite.
- Anthyllis vulneraria subsp. pseudovulneraria est assez robuste. Elle présente des folioles terminales plus grandes que les latérales, sa corolle est jaune, et son calice teinté de rouge au sommet. On la retrouve au rang de variété, parfois. Elevée au rang d’espèce et décrite à nouveau par Jacques Duvigneaud en 1983. Elle semble dominer la Belgique. D’Europe de l’Ouest et d’Europe Centrale.
- Anthyllis vulneraria subsp. capartica est assez robuste. Ses feuilles sont en moyenne surtout présentes à la base de la plante. Ses feuilles présentent des folioles terminales plus grandes que les latérales, sa corolle est jaune, son calice n’est pas teinté de rouge. La tige est à poils apprimés. Elle est d’Europe centrale.
- Anthyllis vulneraria subsp. polyphylla est assez robuste. Ses feuilles sont régulièrement réparties le long de la tige, ce qui la distingue de la précédente. Ses feuilles présentent des folioles terminales plus grandes que les latérales, sa corolle est jaune, son calice n’est pas teinté de rouge. La tige est souvent à poils hirsutes dans le bas (normalement jusqu’au dessus de la première feuille). Elle est d’Asie occidentale, d’Europe orientale et centrale.
Les deux dernières sous-espèces semblent utilisées pour garnir les talus. La première d’entre elles de plus longue date, et également comme fourragère.
Ce qui est un peu discordant:
On se serait attendu à trouver plus de poils étalés jusqu’au dessus de la première feuille. J’en ai compté un peu plus de deux sur la photo. Mais la Flore de Bleue indique que cet indice ne doit pas être pris avec trop de rigidité. Cela pourrait pour autant aussi être un indice de brassage génétique.

Fabales>Fabaceae>Anthyllis vulneraria cf. polyphylla
Ecologie d’Anthyllis vulneraria subsp. polyphylla
Le statut de la plante photographiée peut être déduit une fois conçue qu’elle trône seule au milieu de sa prairie, et une fois identifiée. Sans doute avec un peu de brassage génétique mais rien qui ne semble a priori si marquant.
La plante présentée ici en très probablement sous-espèce polyphylla est soit: cultivée puisqu’elle fait partie des mélanges fleuris mellifères. Mais dans ce cas nettement isolée, on ne dira pas que c’est un échec, mais plutôt que çà n’a pas marché. Il peut aussi s’agir d’une pollution dans le lot de graines.
Soit elle est subspontanée, notamment parce qu’elle est dans un « prairial-pelousaire » assez haut (elle est notée rare en Belgique, rare en Suisse, notée apparemment comme échappée par Franck Le Driant, considérée comme horticole dans Flora Gallica, et non citée dans la Flore d’Ile de France de Jauzein).
Au delà de la plante vue, le taxon ne semble pas naturalisé en Ile de France, mais potentiellement susceptible de l’être ailleurs: bien que difficile à établir étant donné le brassage génétique (la vitesse d’hybridation rend peu ou même pas très utiles les mentions de cette plante).
A considérer donc comme cultivée ou échappée de cultures. Peut-être, potentiellement échappée en IDF. Concernant l’Hexagone, semble plus observée dans l’Ardèche.
Sous réserve que cette sous-espèce est parfois considérée comme un cultigène, son habitat premier pourrait être le Festuco-brometea où en tous cas on peut l’y trouver: Pelouses à dominance d’hémicryptophytes, xérophiles à mésophiles, collinéennes à montagnardes (à large spectre climatique dans le tempéré).
Economie d’Anthyllis vulneraria
Son nom suggère une ancienne vulnéraire (plaies). Elle est dépurative dans le sud-est de la France. Et contre les syncopes, le « tournis » au Maroc. Ancienne fourragère. Aurait été ou serait alimentaire en Bosnie (jeunes feuilles). Bordures et massifs mellifères, garniture de talus routiers.