Les 2 cytotypes de Ficaria verna, normalement désignés comme subsp. verna et subsp. ficariiformis (= f. verna subsp. fertilis) sont présents en Ile de France, et donc en principe assez logiquement au parc des Beaumonts (93100). Le cytotype à bulbilles semblant a priori dominer.
Les dénominations sont rapportées de Flora gallica. Ficaria verna subsp. ficariiformis comprend ici éventuellement Ficaria verna subsp. grandiflora (= F. verna subsp. calthifolia). De fait, les exemplaires hexagonaux identifiés comme de la ficaire à grande fleur et la ficaire fertile ne présenteraient plus de différences lorsque mis en culture (voir Flore de la France méditerranéenne continentale). Les dénominations ne sont pas toujours identiques partout.
On comprend ma difficulté à utiliser la terminologie en sous-espèce dès lors mon constat d’une plante connaissant la frontière Franco-Belge. Les noms de sous espèces différant d’un bord et de l’autre de cette frontière.
Le cytotype autotétraploide correspond à Ficaria verna subsp. verna (= F. subsp. bulbifera) de la flore française Flora Gallica. Il se distingue par sa capacité à la multiplication végétative, en produisant à l’aisselle des feuilles des bulbilles normalement nombreuses.
Eléments de description:
Ses feuilles sont données comme plus lobées, ses pétales donnés comme plus étroits.
L’autre Ficaire, fertile, ne présente que rarement des bulbilles. Ses akènes ne sont généralement pas avortés. Il s’agit du cytotype diploïde. Les deux types poussent potentiellement de manière plus ou moins imbriquée. Il peut en ressortir quelque chose d’un peu inextricable. D’autant que dans le rapprochement entre les 2 types de ficaires, apparaissent des formes intermédiaires (ou des hybrides).
Il en ressort que Jauzein n’admet pas pour l’Ile de France, le rang de sous espèce. En conservant l’idée d’écotype.
- La bulbifère est plutôt infertile (produit rarement des fruits) et produit plutôt de nombreuses bulbilles (pétales plutôt étroits); cette dernière est sciaphile.
- La fructifère ne présente pas de problème pour la fructification, produit plutôt peu de bulbilles (pétales plus larges); cette dernière est plus héliophile.
En principe, en ce qui concerne les conflits sur les noms (si cela ne peut ou n’est pas résolu) … Ici, si l’on prend le nom Ficaria verna subsp. verna pour la bulbifère à l’ouest et le même nom pour la fructifère à l’est de la frontière franco-belge … En cas de conflit donc, le nom le plus ancien l’emporte. Petit casse-tête.
Ranunculales>Ranunculaceae>Ficaria verna
Ecologie:
Type bulbifère: Plante d’ourlets et de boisements.
Sous-bois herbacés médio-européens, basophiles, mésohygrophiles à mésohygroclines. Ficarion vernae
Economie:
Lieutaghi a rapporté de ces bulbilles qu’elles étaient parfois consommées comme aliments de disette. Cuite rapidement à l’eau, et proposition surtout corse, précise Couplan. Toxicité???????
Photographies prises aux Parc des Beaumonts 93100 Montreuil. Les ficaires rencontrés semblent majoritairement appartenir au type bulbifère, ainsi qu’à apriori à la forme intermédiaire (l’hybride triploide). Ci-dessous, possiblement, l’un des hybrides entre les 2 types (?): pétales plus large, mais fleur de taille modérée, ainsi que présence d’une bulbille; Exposition mi-ombre claire: