[Bromopsis erecta = Bromus erectus]
Ce brome se remarque:
Chez Bromopsis erecta, le rameau le plus long de la grappe est de taille modérée (donné comme inférieur à 8 cm); les épillets ne pendent pas à l’état adulte. La grappe n’est pas retombante.
Ce brome présente des épillets* dressés à lemmes* ayant des arrêtes* nettement visibles mais ni égales ni plus grandes que la taille la lemme (+ de 4 mm et – de 1 cm). Le rapport de longueur entre les arrêtes et les fleurons est bien suggestif.
Eléments de description de Bromopsis erecta:
Une touffe est présente hors la zone remaniée et enclose du parc des Beaumonts en 2024, et dans laquelle je le trouvais les années précédentes. Cette touffe est à peu près en face.
Typiquement, ce brome présente un rhizome pratiquement nul. Le plateau de tallage est contigu. La touffe est assez dense.
La position très couchée des chaumes sur les photos suivantes, je la rapporte à de probables jeux canins.
Il s’en suit par ailleurs que le comptage par tige vaut pour cette touffe un peu plus de 27 (quelques chaumes sont couchés). Par ailleurs, toujours présent en 2024 dans la zone enclose, laquelle a été fauchée un peu tôt cette année.
La position de la plante a un côté un peu intriguant dans un Xanthorion parietinae* (communauté de lichens beaucoup présente dans les agglomérations), du fait d’avoir un petit trait oligotrophile, mais cela semble devoir tenir à un spectre trophique un peu large …
Ces éléments d’introductions achevés … J’indique par la suite une série de caractères descriptifs:
Caractères descriptifs:
La paléole (parfois la glume) est souvent +- ciliée. il s’agit de très courts cils et bien épais. Forme à l’œil si l’on regarde latéralement une sorte de « dents de scie ». La longueur de l’arrête est de toute façon toujours supérieure à 2-3 mm, égalant environ la moitié des lemmes.
La feuille caulinaire, plane, présente à la base des épaulements arrondis:
La ligule est courte (élément sans doute peu significatif):
La feuille inférieure est pliée. La feuille peut souvent présenter sur le bord des poils raides plus ou moins irréguliers mais plutôt réguliers et en tous cas assez espacés (en raison d’une « rouille » ou sans doute d’une fusariose ayant entraîné un desséchement, les photos de la pilosité sont faites plutôt au niveau des innovations stériles, lesquelles étaient moins touchées):
Les gaines basales sont données comme membraneuses, rapidement marcescentes. Un peu desséchées peut-être ici:
Les fleurs mâles, les stigmates sont assez grands. Ils présentent apparemment une taille d’environ + ou – 2 à 3 ou 4 mm.
Risque de confusions:
-> A distinguer de Bromopsis riparia (les cils des bords du limbe sont différents) et notamment de B. Pannonica (en observant le plateau de tallage: taille du rhizome, nombre de noeuds). Bromopsis Pannonica semble vivre à des altitudes de 1000 à 1200 mètres, et B. riparia, orientale, est donnée de l’Est, du Nord, des Alpes et Corbières. Bromopsis pannonica fait systématiquement des stolons (ses feuilles peuvent également parfois être ciliées à la base). Bromopsis erecta peut rarement émettre des stolons, son rhizome est normalement quasiment nul.
Des sous espèces sont citées.
Bromopsis erecta subsp. longiflorus, en principe absente ou rarement présente dans l’hexagone présente des épillets plus grands et plus multiflores, ainsi que Bromopis erecta subsp. transylvanica. Si l’on admet dans le complexe assez délicat de Bromopsis erecta ces différentes sous-espèces, la plante présentée ici est B. erecta subsp. erecta.
Récapitule:
A retenir: le rapport de longueur des arrêtes vis à vis des épillets. La raideur de la plante. Sa touffe très resserrée (ce brome ne lance pas ou très rarement des rhizomes). Les formes des feuilles sont différentes: plates en haut de la tige, et pliées en bas. Au moins à la base des feuilles, les bords présentent des poils longs, plutôt droits et espacés. Au nord de la France, surtout en plaine (sic) … Exclure Bromopsis pannonica.
Poales>Poaceae>Groupe des Bromes au sens large: panicule étalée, parfois contractée avec au moins un rameau un peu long> épillets souvent denses et en tous cas grands et terminées par une arrête> > Bromopsis erecta
Ecologie de Bromopsis erecta:
La plante est xérophile* et mésophile*, sur des sols à trophie* plutôt légère, et basique*. Il y a sans doute un caractère indicateur comme neutro calcicole, méso xérophile à xérophile.
Pelouses mésophiles, mésoxérophiles, prairies sèches, bords de chemin.
Pelouses basophiles médio-européennes et nevado-illyriennes. Festuco valesiacae – Bromopsidetea erectae Braun-Blanquet & Tüxen 1943 em. Royer 1987*
Se rencontre également comme prairiale sur des prairies de fauches mésophiles sur substrat calcaire, notamment du Trifolio montani-Arrhenatherenion elatioris, ainsi que de l’Alchemillo xanthochlorae-Cynosurenion cristati, et du Lino angustifolii-Oenanthenion pimpinelloidis
Dans l’ensemble, les poaceae provoqueraient des pollinoses. Les poaceae forment un groupe qui semble particulièrement complexe en raison de la taille de ce groupe pour les allergologues. Bromopsis erecta: pollen allergisant?
Dates d’observations: 18 et 26 mai 2024; 3 juin 2023; 2022
Lieu(x) où la plante est photographiée: Montreuil (parc des Beaumonts, pelouse écorchée au niveau de la marre perchée):
* Vocabulo:
- épillets: partie élémentaire d’une grappe ou d’un épi, formés de parties stériles comme lemmes et glumes, ainsi que de la fleur (pas toujours la partie la plus visible en général sur les poacées)
- Lemme: enveloppe externe de l’épillet.
- Glume: les glumes sont sous-jacentes aux lemmes. Ce sont des bractées.
- Bractées: organes de la fleur rappelant parfois une feuille. Les bractées sont situées sous la fleur: au niveau du pédoncule ou du pédicelle (tige de la fleur).
- Arrête: longue pointe terminale. Ici pointe terminale terminant la lemme.
- Pédoncule: tige de la fleur
- Pédicelle: dans une inflorescence plus complexe telle une grappe (c’est le cas ici), plus petite tige de la fleur. La grande tige de l’inflorescence prend alors le nom de rachis. Noter pour ce groupe de plante: la tige interne aux épillets prend le noms de rachilet chez les poaceae. On n’utilise pas le terme de pédicelle dans ce groupe de plantes. La tige soutenant l’épillet (partie sous celui ci) prend le nom de pédoncule.
- Xérophile: aimant les situations sèches
- Mésophile: aimant les situations d’humidité moyenne.
- Basique: mesure de potentiel Hydrogène. Basique s’oppose à acide. Le pH du citron est acide. Celui du bicarbonate de soude (ou de la levure à pâtisserie) est basique. Le neutre est mesuré avec le chiffre 7.
- Pelouse: formation herbeuse naturelle basse. S’oppose à prairie qui désigne des formations d’herbes hautes.
- « Festuco valesiacae – Bromopsidetea erectae »: ces noms étranges désignent chacune des formations naturelles. Ces formations naturelles se reconnaissent parce qu’elles regroupent de manière distincte, et de manière différentes les une des autres plusieurs espèces de plantes.
- le Xanthorion pariatinea représente une communauté de lichens en lien avec les taux d’azote dégradé dans l’air. Il est très présent en ville du fait de l’enrichissement de l’air en azote par les véhicules à moteur thermique. Cet azote est assimilable par les plantes. Il pleut donc toujours un peu d’azote en ville. Peut-être même la rosée peut aider à la pénétration de cet azote dans le sol? Certains lichens de cette communauté sont par ailleurs tolérants aux poussières, et certains même à la pollution au souffre.