Les jasiones sont des campanulaceae à inflorescences globulaires en capitules présentant des pétales linéaires. Et des feuilles étroites. Les taxons reconnus de jasiones sont réputés parfois particulièrement délicats à distinguer, du fait d’une sorte de continuité morphologique pouvant se présenter entre eux. Les taxons sont différenciés mais avec une sorte de « bruit ». Toutefois, bien qu’en situation non orophile, plusieurs indices tendent à me faire distinguer Jasione laevis.

Cette photo uniquement: Jasione sp. Les autres: Jasione laevis
La jasione lisse peut-être distinguée quand elle produit des rosettes et des rejets stériles. Ici, les plantes poussent sur un mur–talus, et ont peut-être une peu souffert des vagues de chaleurs de juin 2025. Toutefois, il apparait bien des rosettes/rejets stériles:


Les feuilles sont à marges (majoritairement/plutôt) non épaissies, non crispées, non ondulées, droites.

La pilosité de cette jasione est nulle (ou elle est glabrescente), éparse, et en tous cas franchement plutôt glabre dans le haut.


Origine, position taxonomique:
Plante européenne.
Curieuse affaire que les jasiones … Il reste sans doute beaucoup à découvrir à leurs propos. Il semble en tous cas pour certaines d’entre elles, dont celle présentée ici, la spéciation puisse être « récente », il reste en tous cas du « bruit »: il y a polytomie … Ce terme de « récent » peut paraître curieux, il est utilisé dans les études de Sales et Hedges (et al…). Typiquement, sur le plan biologique, une espèce récente, cela implique une possibilité de fécondations interspécifiques encore possible/facile. Mais ici, cela indique que la différenciation n’est pas très forte.
Flora gallica indique que cette jasione est orophyte, d’altitude. Felletin est de niveau collinéen. Les populations sont forcément plus nombreuses, plus fortes en fonction de leurs préférences. Quoi qu’il en soit, c’est au niveau de Guéret qu’ Olivier Nawrot a communiqué la présence de cette espèce sur le SI Flore des fédérations de conservatoires nationaux. Guéret étant au Nord Ouest d’Aubusson et Aubusson au nord ouest de Felletin. Cette Jasione a déjà du reste été signalée dans cette même commune par A. Vilks en 1978. Donc la surprise n’est pas de taille ou pas nouvelle.
Cette jasione est polyploïde (J. montana, à spectre écologique sans doute un peu plus large, est diploïde). A l’instar des Centaurées noires polyploïdes, elle descend de sa montagne.
Les habitants ont par ailleurs parfois pour habitude d’instaurer des ornementales en bords de chemins, de petites voies. Mais ici distance un peu longue.
Asterales>Campanulaceae> Jasione laevis
Ecologie:
REGLEMENTATION, SIGNALEMENTS
Jasione laevis est:
En danger en Lorraine -critère D1, en Bourgogne -critères -B2ab(ii,iii,iv),
vulnérable en Alasace -critères B2ab(i) + D2
Déterminante Znieff en Bourgogne-Franche-Comté, Nouvelle Aquitaine, Auvergne-Rhône-Alpes
AUTO-ECOLOGIE ET HABITAT:
Pelouses et rocailles acidiphiles.
Pelouses acidophiles montagnardes à subalpines. Trifolio alpini – Meetalia athamantici de Foucault 1994
Photo prises à Felletin (23100; PNRM) et seconde photo (de capitules; qui pourrait être Jasione montana, non vérifié) est prise à une 20 de km de: Felletin, rue du tour de boules: 30 exemplaires en 2025, accompagnés de Gallium mollugo (le gaillet mou) , et croisant 2 fois Hylotelephium telephium(avec QGIS, cette fois):
